Quelques, courtes et parcellaires, réflexions sur le conflit en Géorgie

Publié le par Silvère Say

Tout d'abord, je tiens à préciser que je ne prétends en aucun cas, être un expert dans le domaine de la géopolitique caucasienne. Toutefois, il me semble que le conflit auquel nous sommes confrontés ces derniers jours, est un des plus graves de ces dernières années, peut-être le  plus inquiétant depuis l'invasion de l'Irak. En effet, tous les médias nous rappellent que la Géorgie est un pays stratégique en ce qui concerne notre approvisionnement en pétrole et en gaz. Il nous permet et doit nous permettre à moyen terme d'avoir des alternatives quant à la fourniture de ces énergies fossiles dont nous avons un cruel besoin en Europe.
Par ailleurs, la Russie souhaite quant à elle, détenir un monopole énergétique certain dans l'approvisionnement de l'Europe centrale et occidentale en gaz. C'est pourquoi je me demande à quoi jouent ceux qui prétendent qu'après tout la Russie est dans son droit. D'une part, je ne pense pas que cela soit vrai, d'autre part, depuis quand est-il dans notre intérêt de n'avoir qu'un seul et unique fournisseur de gaz ayant la possibilité de fixer les tarifs selon son bon vouloir? Rappelez-vous ce qu'il en a été de l'Ukraine ou de la Biélorussie lorsque ces pays ont souhaité négocier leurs tarifs avec Gazprom : l'approvisionnement a été simplement coupé pendant quelques heures et ils ont plié.
Sur un plan géopolitique ensuite, quelle image grotesque allons-nous donc pouvoir donner au régime russe, avec nos pitoyables gesticulations diplomatiques? La crise a débuté dans la nuit de jeudi à vendredi. Ce soir, la Géorgie est, a priori en grande partie aux mains des russes, les forces armées se repliant pour défendre la capitale. Et Monsieur Sarkozy vient seulement de décider, au bout de quatre longues journées, d'interrompre ses chères vacances pour représenter diplomatiquement l'Union Européenne. Y aura-t'il encore un gouvernement géorgien quand il atteindra Tbilissi?
Enfin, je souhaiterais souligner l'attitude plus que douteuse du gouvernement italien qui cherche à ralentir au maximum les efforts pour faire pression sur la Russie.
En bref, tout ceci rappelle étrangement le printemps de Prague. A l'époque, ce n'étaient pas des forces de maintien de la paix, mais "une assistance fraternelle du Pacte de Varsovie contre des forces antisociales", qui guidaient les chars soviétiques, préfigurant la méthode de Brejnev. L'invasion de la Géorgie préfigure donc malheureusement une nouvelle politique expansionniste menée par la Russie. Combien de temps lui faudra-t'il pour reconstituer le pacte de Varsovie?

Publié dans Actualité politique

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