Rencontre entre Azouz Begag et françois Bayrou à Lyon

Publié le par Silvère Say

François Bayrou : «Quand Azouz Begag parle, ce n'est jamais de l'eau tiède»

le 13.01.2010 04h00

François Bayrou et Azouz Begag, à l'issue d'un déjeuner, hier à Lyon / Photo Jean-Marc Colignon

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Le patron du MoDem, François Bayrou, était à Lyon hier. Il confirme que quoi qu'il arrive l'ancien ministre Azouz Begag conduira une liste au premier tour des élections régionales


Les tensions s'apaisent-elles dans la région ?

Dans des périodes comme celle-ci, il y a dans tous les partis des tensions. Ce qui m'intéresse, ce sont les qualités humaines. Or, chez Azouz Begag, il y a une richesse humaine, une authenticité.

N'y a-t-il pas aussi une fragilité qui peut inquiéter ?

Non, il a occupé des responsabilités gouvernementales sans avoir d'expérience politique, mais il a su amener de la fraîcheur et de la sincérité dans le monde politique.

Certains se demandent s'il n'abandonnera pas en cours de route.

Cette question est posée par ceux qui aimeraient qu'il abandonne. Cette hypothèse a été écartée par lui et par moi. Il veut livrer combat avec comme objectif de l'emporter. Les citoyens auxquels il s'adresse, en priorité, les jeunes et ceux dont on ne parle jamais, ils viennent d'abord des milieux les plus populaires et ceux-là l'écoutent quand il leur parle car il ne parle pas comme les autres hommes politiques.

Parlent-ils trop parfois ?

Il y a tellement de gens qui parlent pour ne rien dire ! Azouz, quand il parle, on sent qu'il y a une expérience derrière. Il vient de très loin, socialement, a vécu des choses ineffaçables qui font que son discours n'est jamais de l'eau tiède, c'est comme ça qu'on l'aime.

Ira-t-il jusqu'au bout si les sondages ne sont pas bons ?

Votre insistance devient désobligeante. Comment, alors que 75 % des militants l'ont choisi, pourrait-il arrêter ?

Au MoDem, certains disent se préparer au cas où Begag arrêterait.

S'il y en a qui disent cela, je leur dis à mon tour qu'ils n'ont rien à faire sur nos listes.

N'êtes-vous pas en contact régulier avec Jean-Jack Queyranne ?

Pas du tout. Je parle assez souvent avec Gérard Collomb et il m'arrive de rencontrer Jean-Jack Queyranne, mais je ne conduis aucune négociation, chacun doit faire son chemin. Le centre, ce n'est pas le PS. Nous sommes une famille politique qui a une pleine autonomie. Il n'y a, ni dans mon esprit, ni dans celui d'Azouz Begag, ni de quiconque au MoDem, d'ambiguïté. Je n'ai pas tant fait pour que le centre ne soit plus inféodé à la droite pour rallier le PS.

Que feront les listes MoDem au second tour ?

Nous regarderons nos scores, nous discuterons et verrons avec qui on peut éventuellement constituer une majorité. Nous avons un projet autonome pour la région, mais nous sommes ouverts pour des alliances de second tour .

S'il est possible, vous ne faîtes pas du maintien un impératif ?

Non, car nous pouvons probablement constituer une majorité avec d'autres. Mais si cela n'est pas possible on se maintiendra. Il y a certaines régions où les têtes de listes souhaitent le maintien quoi qu'il arrive. Nous en discuterons.

Rhône-Alpes en fait-elle partie ?

Nous ne sommes pas en guerre, on doit pouvoir trouver des partenaires.

Ferez-vous tout pour empêcher la droite de gagner la Région ?

Je n'aime pas ce genre de phrase car je ne fais pas de cette élection régionale une élection nationale. Nous, nous sommes régionalistes et pensons que la Région devrait être le principal soutien des gens qui rencontrent des difficultés et avoir un grand pouvoir de proximité. Je trouve choquant que Nicolas Sarkozy veuille transformer cette élection en plébiscite de son action et je ne rentrerai pas dans son jeu.

Vos récentes positions n'ont-elles pas brouillé votre positionnement ?

Je suis un homme du centre qui veut offrir une alternative au pouvoir en place et qui s'oppose à des comportements et des décisions qu'il n'accepte pas.

Propos recueillis par Michel Rivet-Paturel

Publié dans Actualité politique

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