François Bayrou : l'humanisme, "un projet de société" et "une résistance à toutes les oppressions"

Publié le par Silvère Say

 

François Bayrou était l'invité du Rendez-vous politique de France Culture, samedi 30 janvier.

Il a notamment répondu aux questions relatives aux élections régionales, à l'indépendance des médias, et sur les connivences entre le pouvoir et le groupe du "Fouquet's".

François Bayrou est aussi revenu sur la définition de l'humanisme en politique.

Lien(s) : retrouvez ici la page de l'émission

Publié dans Actualité politique

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E
<br /> Merci de votre réponse. Vous avez tout à fait raison quant à la question d'un développement harmonieux de nos sociétés. Il est important que l'environnement humain soit préservé. Mais vous noterez<br /> qu'en lisant attentivement les discours des théoriciens de l'écologie, ce n'est pas de cela qu'il est question. Il s'agit bien plutôt de juger l'homme nocif pour la nature, et donc d'en faire<br /> décroître l'impact sur la "nature". Je vous invite à lire mes derniers articles à ce sujet, en particulier sur Arne Naess.<br /> D'autre part, vous êtes, je crois, un responsable politique et si j'étais à votre place, je vérifierais attentivement les tenants et aboutissants des idéaux qui traversent le programme de votre<br /> mouvement. Je pense qu'en la matière, il serait urgent de rompre avec le vocabulaire de l'écologisme et de la décroissance.<br /> Les liens entre l'écologie et l'eugénisme ne sont pas que littéraires, et il est urgent que les responsables politiques s'en rendent compte.<br /> Evidemment, il est intéressant de promouvoir l'électricité solaire ou je ne sais quelle marotte à la mode. Mais ce ne sont pas les préoccupations des gens. Le CO2 ne leur pourrit que l'esprit à<br /> cause des médias. Sinon, ils s'en ficehraient, avec raison. Aux gens, il faut une politique de développement, c'est à dire de changements d'échelles, comme ceux que nous avons connu au 20ème<br /> siècle.<br /> Merci encore de votre réponse.<br /> E.T.<br /> <br /> <br />
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S
<br /> Rebonjour,<br /> <br /> Etant au travail, je publie votre commentaire tel quel. J'y répondrai sans doute ce soir si j'ai le temps. Merci en tout cas de vos remarques enrichissantes.   <br /> <br /> Bon après-midi.<br /> <br /> Bonsoir,<br /> <br /> Je reprends le clavier pour apporter quelques éléments complémentaires. Je pense sincèrement que le mouvement démocrate propose un programme ambitieux en terme d'écologie sans sombrer dans les<br /> pires travers de l'écologisme que vous évoquez.<br /> Sur la décroissance, nous y sommes très fermement opposés. nous l'écrivons même dans ce chapitre dont je vous ai recopié une grande partie dans ma première réponse. Et, globalement, je pense que<br /> nos positions ne sont pas éloignées, notamment sur le changement d'échelles.<br /> A bientôt<br /> <br /> <br />
E
<br /> Merci de cette longue réponse qui appelle plus qu'un nouveau commentaire sur ce blog. Je vais essayer de revenir sur ces questions néanmoins, en essayant d'être bref.<br /> Il faut revenir sur les hypothèses de départ, qui sont, pour un parti du centre, nécessairement consensuelles. Or il se trouve que le consensus scientifique sur ces questions est loin d'être clair<br /> du fait de l'influence des lobbies oligarchiques anglais.<br /> Pour s'en convaincre, il suffit de parcourir l'espace documentaire de mon blog. Je documente au fur et à mesure cette question : le réchauffement planétaire est une FICTION. Donc l'objectif de<br /> diviser par 2, 4 ou douze les émissions de gaz à effet de serre est avant tout un projet politique construit de toutes pièces.<br /> Par contre, existent bel et bien des dangers écologiques causés le plus souvent par l'industrie dans un but de rentabilité et mettant en péril la santé des citoyens de toutes nations.<br /> Mais, s'il vous plaît, prenez garde au "réchauffement planétaire". De plus en plus de voix s'élèvent contre cette supercherie, en particulier depuis la découverte des méthodes "scientifiques" du<br /> CRU et de ses associés, qui mettent en doute la vertu de sincérité  de ces responsables de laboratoires.<br /> Enfin, pour faire bref, vous mélangez toutes sortes de bons sentiments, et en particulier l'écologie, dont l'histoire révèle des parentés encore récentes avec l'extrême-droite (voyez mon blog), et<br /> l'économie solidaire. Ce n'est pas la même chose.<br /> Alors je sais bien qu'il s'agit du programme officiel de M.Bayrou, mais vous pouvez lui dire qu'il faut faire attention en ce domaine, si l'on veut, à moyen terme, éviter le ridicule.<br /> Merci encore de votre réponse.<br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> Cher Erasmus,<br /> <br /> Je vous remercie pour votre inquiétude quant au sérieux du programme du mouvement démocrate sur l'écologie.<br /> Sans être un expert en la matière, loin s'en faut, je pense qu'il est nécessaire de faire des efforts dans ce domaine, non pas pour un hypothétique réchauffement climatique sur lequel j'ai moi<br /> aussi quelques doutes, mais parce que je suis certain, que comme en toute chose, le gaspillage et l'excès ne peuvent qu'apporter plus de problèmes qu'ils n'en résoudront.<br /> De plus, adopter une démarche de développement durable peut contribuer, non seulement à protéger notre environnement, mais aussi à nous permettre de vivre mieux, par exemple en développant très<br /> concrètement des solutions alternatives au pétrole pour se déplacer.<br /> Par ailleurs, dans le programme du mouvement démocrate, l'écologie est placée côte à côte avec le développement économique, le développement durable et l'agriculture. Ce n'est pas un hasard.<br /> Chacun de ces domaines est intimement lié aux autres. Penser l'agriculture sans penser les conséquences qu'elle peut avoir sur l'environnement serait catastrophique. C'est pourtant le résultat de<br /> la Politique Agricole Commune qui a pendant des décennies, privilégié la quantité sur la qualité. On pourrait multiplier les exemples à l'infini.<br /> <br /> Enfin, quant à vos commentaires sur la proximité de l'écologie avec l'extrême droite ou sur la FICTION du réchauffement planétaire, je vous laisse seul juge de vos propos.<br /> <br /> S'il ne faut pas céder aux "ayatollahs du climat", il ne faut pas non plus diaboliser plus que de raison des personnes qui peuvent être de bonne foi.<br /> <br /> Cordialement,<br /> <br /> PS : J'espère que la réponse n'est pas trop longue cette fois-ci. Mais nous sommes sur un blog politique et il est bon de pouvoir développer des réponses de fond qui évitent  de rester<br /> toujours dans une superficialité trop propice à certains raccourcis dévastateurs.<br /> <br /> <br /> <br />
E
<br /> Quelle est la place de l'écologie dans ce programme "humaniste" ?<br /> <br /> <br />
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S
<br /> Bonsoir Erasmus Tharnaby, La place de l'écologie dans le projet humaniste est centrale. Si on reprend le chapitre I du projet, on voit que l'écologie et le développement durable sont pensés<br /> conjointement avec le développement économique et les réformes agricoles à mener pour redonner du sens à cette filière. "1-4 Reconnaître pleinement l’économie sociale et solidaire L’économie<br /> sociale et solidaire a une longue histoire dans notre pays. Pleinement responsable, elle s’appuie sur deux principes fondamentalement humanistes : la mutualisation et la coopération. Les secteurs<br /> d’application sont nombreux, ils vont des assurances, des banques et des mutuelles de santé à l’organisation des services à la personne et à l’accueil de la petite enfance et des personnes âgées.<br /> Elle assure souvent certaines délégations de service public. L’économie sociale et solidaire se distingue de l’économie capitaliste en apportant deux avantages au bénéfice des consommateurs et des<br /> adhérents : la répercussion des gains de productivité pour faire baisser les prix et le souci de la qualité. Dans ces entreprises, les décisions sont prises collectivement. Nous refusons que l’on<br /> tente de cantonner l’économie sociale et solidaire à des activités sociales ou caritatives. C’est pour nous une forme alternative d’organisation de la production qui doit être pleinement reconnue<br /> et qui peut s’appliquer dans presque tous les secteurs. Pour la renforcer, nous proposons les mesures suivantes : 1créer des chambres consulaires de l’économie sociale et solidaire ; 1créer un<br /> fonds européen d'investissement spécifique géré par la BEI ; 1favoriser la prise en compte par OSEO de cette forme d’activité ; 1créer un pôle de compétitivité dans les domaines de<br /> l'expérimentation et de l'innovation sociale. 1-5 Modifier nos modes de consommation La crise est aussi celle de notre système d'hyperconsommation. Il nous faut apprendre à consommer autrement.<br /> Toute la société de consommation a été organisée sur l'acquisition d'objets puis en cherchant à en augmenter indéfiniment le nombre, aboutissant à la saturation et au gaspillage. Il nous faut<br /> inverser les priorités et revenir à une conception qui privilégie l'usage par rapport à l'échange monétaire. Pour autant, la décroissance n'est pas une solution. Il convient de mettre en place une<br /> croissance qualitative qui favorise les conditions de vie. Nous proposons dans cet esprit de modifier les indicateurs de mesure de la richesse afin que les activités négatives (accidents,<br /> pollution, embouteillages,...) ne soient plus seulement comptabilisées comme accroissant le produit intérieur brut et la consommation des ménages alors qu'ils dégradent le bien-être. La<br /> consommation équitable qui rémunère correctement les agriculteurs, les artisans et les petits producteurs, doit être fortement encouragée. En réconciliant le producteur et le consommateur, en<br /> faisant en sorte que leurs intérêts soient complémentaires et non pas concurrents, elle humanise la satisfaction de nos besoins et l'économie de la vie quotidienne. Dans ce cadre, il est essentiel<br /> d’ : 1inciter les entreprises françaises à afficher la durée de vie des produits, à réduire les emballages au minimum ; 1encourager la consommation de produits à plus-value sociale et<br /> environnementale en clarifiant les labels et en com-uniquant l’empreinte sociale et environnementale des produits et services ; 1 introduire une éducation citoyenne à la consommation en s’appuyant<br /> sur les associations de consommateurs. 1-6 Favoriser une agriculture et une pêche soutenables L'agriculture ne fait pas que nourrir nos corps. Elle est le reflet de notre histoire, de notre rapport<br /> à la terre et une part du lien social au travers de l'ensemble des territoires. Elle sera notre énergie et la chimie de demain, à condition de respecter notre environnement. Dans notre pays, deux<br /> tiers des exploitations dégagent un revenu inférieur au SMIC. Le monde paysan se sent abandonné, il ne comprend pas ce qui lui est reproché et désespère de son avenir. En Europe, l’agriculture est<br /> le seul secteur ayant fait l’objet d’une politique commune approfondie. Avec la fin annoncée de la PAC, notre agriculture risque d’être désormais soumise à une concurrence sans règles entraînant<br /> une volatilité des prix. Nous avons une grande ambition pour l'agriculture. Nous la voulons soutenable économiquement, socialement et écologiquement, trois piliers indissociables pour un monde<br /> rural vivant : 1 économiquement soutenable, c’est recréer une agriculture rémunératrice pour les agriculteurs par une organisation des marchés agricoles face aux grandes surfaces et aux<br /> industriels. Nous voulons aussi favoriser les circuits directs vers les consommateurs et les marchés locaux (en partie à travers les associations pour le maintien d'une agriculture paysanne) et<br /> favoriser l’agritourisme et les développements qui peuvent y être associés (gîtes, restauration à la ferme, transformation directe de certaines productions…). Il convient aussi de développer les<br /> revenus complémentaires pour les exploitations, tels que la méthanisation des lisiers (production de biogaz), le photovoltaïque (revente d’électricité), la transformation des végétaux non<br /> nourriciers en chimie verte et la rémunération de services écologiques nouveaux comme le stockage du carbone ; 1 socialement soutenable, c’est une agriculture qui crée des emplois et qui maintienne<br /> un tissu rural dans tous les territoires. Les aides publiques doivent favoriser les exploitations familiales. Ce sont aussi des productions mettant en première priorité la santé humaine des<br /> consommateurs, tant vis-à-vis de la chimie (pesticides) que des manipulations génétiques (OGM) et des élevages industriels ou hors-sol. Enfin, la restauration des paysages doit s’appuyer sur le<br /> développement de l’ « agroforesterie » ; 1 écologiquement soutenable, c’est une agriculture responsable de son sol, de ses eaux et ses déchets. L’agriculture doit faire sa révolution et passer d’un<br /> système fondé sur la chimie (engrais et phytosanitaires chimiques) à l’agronomie efficace et productive. L'agriculture biologique est une voie de développement très prometteuse. Il en va de même<br /> pour les élevages bovins et ovins en mode herbagé, plus rentable et écologiquement soutenable. Il est urgent également de mettre en place une gestion soutenable des eaux par irrigation et une<br /> réduction des déchets et lisiers. Enfin, il faut favoriser les échanges de meilleures pratiques via des pôles de compétitivité agronomique et des centres de biodiversité régionaux. D’une manière<br /> générale, nous considérons que la production de l’agriculture locale est un droit pour toutes les grandes régions de la planète. Aucune de ces grandes régions ne doit renoncer à une certaine<br /> autosuffisance. Nous défendons donc l’idée de protéger partout dans le monde l’agriculture locale. Chaque agriculteur doit être accompagné dans la mutation de son exploitation. Nous proposons une<br /> nouvelle politique commune de la pêche dont les lignes de force sont : a l'instauration d'une co-expertise sytématique entre pêcheurs et scientifiques ; a une gestion pluriannuelle des ressources<br /> de pêche d'une durée de 3 à 5 ans permettant de sortir de la fixation annuelle des quotas ; a la fixation d'un taux de réduction de la flotte de bateaux de pêche adapté. 1-7 Faire face, au niveau<br /> international, au défi du changement climatique La crise climatique place tous les pays devant une responsabilité inédite pour préserver notre avenir, la biodiversité et les équilibres de la<br /> planète. L’objectif de diviser par quatre les émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2050 est désormais connu et affirmé. Chaque citoyen, chaque entreprise et chaque administration doit<br /> devenir un acteur impliqué dans la lutte contre les gaz à effet de serre. Nous voulons nous appuyer sur les quatre leviers suivants : 1 un développement ambitieux des énergies renouvelables<br /> (solaire thermique, éolien, bois énergie et également biocarburants de seconde génération, biogaz, géothermie, énergie de la houle, etc.) et une approche non hégémonique et transparente du<br /> nucléaire civil ; 1 l’élévation progressive des normes techniques d’efficience énergétique et de performance environnementale, notamment dans le bâtiment ou le transport ; 1 une fiscalité<br /> réorientée pour susciter chez chaque acteur des comportements plus éco-responsables ; 1 un effort de recherche sans précédent conduit au niveau européen, et qui visera le développement des énergies<br /> nouvelles (énergies marines, solaire, piles à combustibles ou biocarburants de nouvelle génération), la séquestration du carbone et le recyclage total des déchets et du traitement des zones<br /> polluées. " Pour voir ce passage dans son contexte, vous pouvez librement télécharger le projet humaniste à l'adresse suivante :<br /> http://www.mouvementdemocrate.fr/vie-du-modem/telechargement/Le_Projet_Humaniste_6-12.pdf ou encore aller vous renseigner sur le blog du Mouvement démocrate Roanne-Feurs :<br /> http://modemroannefeurs.over-blog.com Très cordialement,<br /> <br /> <br />