Propos répétés de Gilles de Robien et positionnement de l'UDF sur l'échiquier politique

Publié le par Silvère Say

Je viens d'entendre à la radio que le ministre Gilles de Robien s'indignait de la position de l'UDF quant au vote sur le budget et demandait si l'UDF se trouvait désormais dans la majorité ou plutôt dans l'opposition....
Etant donné qu'il a été exclu du bureau national de notre mouvement après sa décision de participer au gouvernement Villepin, une telle réaction est compréhensible. Néanmoins, elle démontre bien le décalage récurrent entre certains membres de notre parti. D'un côté se trouvent ceux qui, comme moi, applaudissent des deux mains la ligne politique de François Bayrou et espèrent qu'il aura le courage  et la force de garder ces convictions afin de donner à la France enfin un véritable parti centriste. De l'autre, la "vieille garde" pourrait-on dire, existe un fort courant qui a peur de perdre le peu d'influence qu'il a sur l'UMP du fait de notre position. Ces derniers ont peur que nous n'arrivions pas à exister.
Il me semble que la position de François Bayrou est claire sur ce sujet : nous sommes de vrais centristes pas une annexe du parti de Nicolas Sarkozy. Par conséquent, quand le gouvernement fait quelque chose que nous apprécions, nous n'hésitons pas à le dire, ce qui, je l'avoue est rare, mais quand ce même gouvernement commet des erreurs, pour ne pas dire des c.......s, nous le disons aussi.
Il serait vraiment temps qu'en France, on se débarasse de cette idéee qu'il n'y a que deux camps dans la vie politique, il faut désormais compter sur une troisième voie que nous incarnons d'autant plus que le PS a une forte tendance à se radicaliser dans la perspective des prochaines échéances électorales s'il veut éviter de perdre le combat avant de l'avoir commencé. Dans le même temps, il est intéressant de noter d'ailleurs que si les propos radicaux de Nicolas Sarkozy font débat dans notre société, ils ne le font pas à droite où là aussi chacun se radicalise dans la perspective de 2007.
Quel dommage que les politiques français ne sachent pas voir plus loin que le bout du prochain bulletin de vote!!!

Publié dans Actualité politique

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K
Que de démagogie en démagogie !
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S
Permettez à un type de gauche de dire ce qu'il pense de la stratégie de l'UDF. Je pense que l'espace politique de François Bayrou sera  plus grand, dans la perspective de la présidentielle, dans le cas où le candidat "unique" de l'UMP serait Sarkosy. Par contre, si c'est Dominique de Villepin, personnalité à mon sens plus mesurée et candidat d'emblée plus rassembleur, cela sera beaucoup plus difficile. Cela étant, la stratégie de François Bayrou à la présidentielle peut porter ses fruits. Après tout, on peut penser que ses critiques récurrentes contribueront à l'échec de...la droite et à l'alternance...à gauche. Mais là, ce n'est que supputation :-)Aux législatives, cela risque d'être plus encore difficile. En l'absence de réforme du mode de scrutin, les candidats UDF ont, pour la plupart, besoin des électeurs UMP pour se faire élire (ceux de l'UMP ont sans doute aussi besoin des électeurs UDF, mais de façon moins importante). Le mode de scrutin, voilà qui constitue un obstacle rédibitoire à la stratégie d'autonomisation.Voir mon billet sur ce sujet :http://somni.blog.lemonde.fr/somni/2005/08/ludf_et_la_majo.html
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S
A mon sens, je pense et espère qu'il ne s'agit pas d'une stratégie passagère. En effet, la France se gouverne au centre et il est inutile de faire tout un tas de promesses électorales que l'on ne peut de toute manière pas tenir.De plus, le positionnement dogmatique de la gauche comme de la droite conduit à une opposition systématique à tout ce que peut dire l'autre camp, quand bien même il s'agit de ce que l'on pense. Je trouve cela hypocrite et assez dégueulasse. L'UDF ne doit plus faire campagne en fonction de son électorat traditionnel si cela va à l'encontre de nos convictions. Nous ne sommes pas des vendeurs de voitures.Aussi défendons-nous certaines convictions, notamment sur le plan de la construction européenne et de la conception de la démocratie. En 2007, nous demanderons aux français de choisir et de voter pour nous en fonction de leurs convictions personnelles au regard de celles que nous défendons. Il faut arrêter de mentir au peuple français. Quand on voit des gens comme Fabius ou Strauss Kahn, pour ne pas les nommer, faire de la démagogie pure et dure pour complaire aux militants socialistes alors qu'ils ne croient pas du tout à ce qu'ils disent, cela laisse rêveur.Qund on voit un Villepin qui se prend pour un nouveau De Gaulle alors qu'il n'a connu que Chirac cela laisse tout autant rêveur...Espérons qu'en 2007, celui qui gagnera sera celui qui saura parler à la France les yeux dans les yeux.Enfin, quant au mode de scrutin, il est certain que dans un système ou il suffit d'avoir entre 15 et 20% des voix au premier tour de la présidentielle pour être élu, une dose de proportionnelle à l'assemblée nationale ne serait pas un mal. C'est ce que souhaite mettre en place François Bayrou s'il est élu. Il s'agit d'une stratégie de l'honnêteté face à l'hypocrisie ambiante. D'ailleurs, à propos du positionnement de l'UDF vis-à-vis des autres partis de droite et de gauche, je crois que ni les uns ni les autres ne voient d'un bon oeil notre prise d'autonomie car ils ont tous peur de se faire piquer des électeurs. Cela a été significatif dans le nord de la France où un candidat UDF s'est retrouvé face à un UMP pour des législatives partielles après avoir éliminé un candidat socialiste. Ce dernier a refusé de prendre parti en notre faveur, ce qui a permis à la droite de passer.Merci le PS de faire allaince dans notre dos avec l'UMP....